30 juillet, 2006

Appel à la mobilisation contre la persécution des baha'is d'Iran

SHERBROOKE, Québec - Andréanne nous fait parvenir un article qui est paru dans le journal La Tribune de Sherbrooke, le samedi 15 avril 2006. L'article original a été numérisé et est disponible en format PDF; voici l'article transcrit.
Appel à la mobilisation contre la persécution des baha'is d'Iran

DENIS DUFRESNE
denis.dufresne@latribune.qc.ca

SHERBROOKE - Campagnes de presse diffamatoires, arrestations et harcèlement: la communauté baha'ie du Canada lance un appel à la mobilisation pour que cessent les persécutions contre les adeptes de cette religion en Iran.

"De tout temps, le clergé musulman a tenté d'étouffer cette religion avec une répression très dure. Malgré cela le mouvement s'est étendu et a même gagné l'Occident", explique Jean-Marc Bigonnesse, membre de la communauté baha'ie de Sherbrooke, qui compte quelques dizaines de membres.

Cette religion, fondée en Iran au XIXe siècle par Baha'u'llah, prône une foi universelle fondée sur le dépassement des différences raciales, religieuses et sociales.

Au cours du XXe siècle se sont succédé trois vagues de répression, en 1955, 1980 et 2004, avec l'arrivée au pouvoir du gouvernement de Mahmoud Ahmadinejad.

"En 2005, une série d'articles diffamatoires ont été publiés dans le quotidien Kayhan, de Téhéran, avec l'objectif de provoquer des réactions dans le public", soutient M. Bigonnesse.

Nooshin, qui préfère taire sa véritable identité par crainte de représailles contre ses proches restés en Iran, a fui son pays il y a six ans avec sa famille. Elle affirme que la situation est devenue invivable pour les quelques 40 000 baha'is d'Iran[1].

"Mon père a perdu son emploi dans l'armée de l'air et a été emprisonné durant deux ans à cause de sa foi. Les jeunes baha'is ne peuvent fréquenter les universités et les enfants se font déranger à l'école. C'est comme si on n'avait pas le droit de vivre dans notre pays!" déplore-t-elle.

La rapporteure spéciale des Nations unies sur la liberté de religion et de croyance, Asma Jahangir, a dénoncé cette situation et demandé à l'ambassadeur d'Iran de s'expliquer.

Parallèlement, la communauté baha'ie du Canada, qui compte 30 000 membres dont 20 pour cent d'origine iranienne, a entrepris une campagne de sensibilisation auprès du public.

"Le gouvernement canadien a toujours été un leader dans la défense de la foi baha'ie", affirme Alexandre Badibanga, agent de projets et de stages au Carrefour de solidarité internationale et membre de la communauté baha'ie de Sherbrooke.

Au début des années 1980, dans la foulée de la révolution iranienne, le Canada avait contribué à ce que les problèmes des baha'is d'Iran soient portés à l'attention de l'ONU.

Et en 2005, il a soumis une résolution à l'Assemblée générale de l'ONU portant sur les persécutions des disciples de cette religion, qui a été adoptée par la majorité des pays membres. La communauté baha'ie de Sherbrooke organise le 22 avril une soirée culturelle et amicale au parc André-Viger pour célébrer la fête de Ridvan, "la déclaration universelle de la mission de Baha'u'llah, à Bagdad en 1863", souligne M. Badibanga.
[1]: D'après le site web des Baha'is de France, le nombre de baha'is vivant en Iran s'approche plûtot de 350 000. Il se peut que le nombre cité ici (40 000) soit une erreur typographique.